CONFERENCE SUR LA PIRATERIE

« Piraterie et développement économique », tel est le thème de la conférence publique animée par Mme Chantal Forgho, du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA) au profit des artistes. C'était le samedi 10 novembre 2012, à l'occasion de la 1ère édition du Festival Afro-beat tenu ,du 09 au 11 novembre.
« La piraterie, c'est la contrefaçon à grande échelle, l'utilisation d'une oeuvre sans le consentement de l'auteur. C'est le vol de la création d'autrui ». Dans le cadre des manifestations marquant la 1ère édition du Festival Afro-beat, les artistes se sont donné rendez-vous pour réfléchir au thème de la piraterie qui gangrène leur secteur d'activité. « La piraterie est une pandémie qui ravage le milieu des artistes au même titre que le SIDA dans le monde ». Le Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA) serait le médecin traitant, raison pour laquelle le réseau Art et émergence a fait appel à cette structure pour animer la conférence publique sur la piraterie et le développement économique. Mme Chantal Forgho, directrice de la documentation générale du BBDA a assuré cette communication, en expliquant dans un premier temps, comment les artistes et les industries culturelles vivent du droit d'auteur et ensuite, comment la piraterie constitue un obstacle au développement économique.

Selon Mme Forgho, « la piraterie est une violation des droits des auteurs et de la propriété intellectuelle en général ». Les lois internationales et nationales reconnaissent aux auteurs, artistes, littéraires et autres, un certain nombre de prérogatives. « Prérogatives malheureusement violées par les populations. Ce qui pose souvent beaucoup de problèmes dans l'écoulement des oeuvres légalement produites ». Elle explique alors qu'il est donc normal que l'on puisse prendre des mesures pour contrecarrer ces violations massives des droits afin que les productions d'oeuvres littéraire et artistique puissent prendre de l'envol et contribuer valablement à nos économies.
Evaluée à 0.2 % d'indice de valeur dans les performances du développement économique du Burkina, la contribution des produits culturels à l'économie nationale est, selon Chantal Forgho, « sous évaluée », mais elle pense que le fait qu'on sorte une première estimation est déjà encourageant. Dans les pays développés, poursuit-elle, des statistiques prêtent au secteur environ 4 à 6 % de part du Produit national brut (PNB). Le BBDA, qui a la charge de défendre les droits des artistes qui lui sont affilié, fait les enquêtes nécessaires pour que les droits des auteurs ne soient pas sans cesse bafoués, car « la piraterie freine la croissance de l'industrie culturelle et plonge les artistes dans la misère. Il faut en effet un retour sur investissement pour que le créateur continue de produire et l'industrie de lui faire confiance ».
Au Burkina Faso, la piraterie est devenue une telle gangrène que l'« on a évalué à 95 % la part des productions piratées sur le marché en 2006 ; ce qui a causé une perte de l'ordre de 7 milliards 865 millions CFA pour l'économie nationale, et 589 millions CFA de droits d'auteurs perdus ». Ce qui fait dire à Fat Lion du syndicat des artistes que « l'artiste burkinabè est en train de mourir ». Les textes pourtant existent, mais il faut, de son avis, que les artistes eux-mêmes s'impliquent dans la lutte contre la piraterie

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