FELA ANIKULAPO KUTI

NOUS LUI RENDONS HOMMAGE: FELA ANIKULAPO KUTI Fela Anikulapo Kuti (connu aussi simplement sous le nom de Fela), né le15 octobre 1938 à Abeokuta (Nigeria) et décédé le 2 août 1997 à Lagos(Nigeria) est un chanteur, saxophoniste, chef d'o
rchestre et homme politique nigérian. Fondateur de l'organisation ''République de Kalakuta'' au Nigeria, il est considéré comme l'inventeur de l’afrobeat, fusion des éléments afro-américains du funk, du jazz, de la musique d'Afrique occidentale, de la musique traditionnelle nigériane et des rythmes yorubas. Engagement musical et politique Dans un Nigéria à peine sorti de la guerre de Biafra, propulsé en quelques mois au rang des plus grands exportateurs de pétrole, Fela Kuti de son vrai nom Fela Hildegart Ransome est issu d’une famille bourgeoise yoruba et a grandit dans un univers familial engagé entre son père, le pasteur Ransome-Kuti, qui l’initie très tôt au piano, et sa mère Funmilayo Ransome-Kuti, nationaliste, activiste. Il devient célèbre dans sa ville et figurait comme un artiste engagé contre la corruption, la dictature et le pouvoir des multinationales dans son pays. Fela Kuti suggère aussi aux Africains de conquérir leur liberté par un retour aux sources qui leur rendra leur identité et leur vérité. Une suggestion qui par ailleurs trouve tout son sens à travers le style musical crée par l’artiste : l’Afro Beat. Fela Kuti allie le jazz et la soul aux rythmes locaux, le ju-ju et le highlife qui donnent naissance à l’Arobeat. La popularité de l’artiste et de son genre musical s’étendent très vite au-delà même des frontières du pays et très rapidement, il s’est attiré les foudres du pouvoir militaire qui supporte très mal ses critiques. Après la sortie de son album antimilitariste Zombie (1976), sa propriété baptisée Kalakuta Republic est entièrement rasée dans un raid militaire au cours de laquelle sa mère âgée de 78 ans est atteinte. Elle succombera quelques mois plutard des suites de ses blessures. Fela Kuti est plusieurs fois jeté en prison et torturé. Ses paroles poignantes en yoruba sont vite remplacer par le pidgin qui est pour lui une manière de se faire entendre par une bonne partie de l’Afrique. Il devient également animiste et porte comme patronyme Anikulapo (celui qui porte la mort dans sa gibecière) Kuti (qui ne s’éteindra point de la main de l’homme). Fela Anikulapo se voit censurer par les medium d'Etat mais demeure lui-même pendant ses concerts pointus de discours ardents enveloppé de puissantes percussions, tous cela le plus souvent ponctué par des élans de saxophone dont il a la parfaite maîtrise. La « Kalakuta Republic » Fela Kuti est arrêté pour une première fois le 30 avril 1974 pour détention illégale de cannabis et pour détournement de mineur dans sa résidence de Kalakuta qui est une véritable forteresse d’où il continuait de composer ses chansons. Les chansons de Fela servent alors de cris de cœur pour la majorité paysanne exclue face à l’oppression des corrompus du pouvoir. En 1977 il boycotte la rencontre du Festival Mondial des Arts Nègres à Lagos. IL va plus loin en organisant des concerts gratuits pour s’attirer la convoitise des journalistes et artistes du Nigeria qui voient en lui une fierté, ce qui fait de lui un agitateur aux yeux du conseil militaire du général Obasanjo au regard de son poids dans les médias européens et américaines. Quelques jours après le festival, Kalakuta Republic est pris d’assaut par un régiment militaire. Un procès est ouvert à la demande de l’artiste, cela se soldera par un non-lieu. L’artiste décrit cela dans sa chanson ‘’Unknown soldier’’. Fela suite à un harcèlement de la police s’exile au Ghana d’où il est chassé l’année suivante pour avoir soutenu une violente manifestation d’étudiants, qui trouvent en sa chanson ‘’Zombie oh zombie’’ une inspiration de ralliement contre la dictature au Ghana. Le MOP En 1979, le pouvoir est civil au Nigeria. Fela saisi cette opportunité pour créer le MOP (Mouvement of the people). Il dépose sa candidature pour les présidentiel de 1983 mais son parti est exclus en 1981 après son arrestation par les autorités pour possession de cannabis. Il se voit à nouveau arrêter à l’aéroport de Lagos alors qu’il se rendait à New-York pour l’enregistrement d’un nouvel album et pour exploitation illégale de devises qui lui valu 5 ans de prison ferme. Plus tard, le juge révélera avoir subi une pression du gouvernement et des bailleurs économiques. Cette révélation du juge entraîne une mobilisation générale des artistes en Europe pour sa libération en 1986. Après sa libération l’artiste se met en semi-retraite. Il ne joue que dans sa boîte privée, le SHRINE. En1993 il revient avec Underground System qui demeure son dernier album en date de son vivant. Le rebelle de Lagos est affaibli par les tortures qu’il a subies lors de ses incarcérations. Femi Kuti (son fils aîné) devient son digne successeur. Il perd même sa verve contestataire face à la dictature du général Abacha. Il est totalement affecté par l’emprisonnement de son frère Beko Ransome Kuti, président de la ligue nigériane des droits de l’homme. Fela Anikulapo Kuti tire sa révérence le 02 août 1997 suite à infection au VIH SIDA. Le 12 août de la même année des millions de Nigérians sortent pour célébrer les funérailles de l’artiste qui est inhumé à son domicile de Gbemisola à Ikeja à coté de la tombe de sa mère Funmilayo Ransome Kuti conformément à son testament. SALUT AU REBELLE DE LAGOS, SALUT ANIKULAPO FELA KUTI, SALUT L’ARTISTE

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